


Les grandes créations impériales et royales du Consulat au Second Empire sont réalisées pour leurs plus illustres commanditaires : Napoléon 1er, qui choisit le fondateur de Chaumet Marie-Etienne Nitot, pour magnifier les symboles de son pouvoir ; l’Impératrice Joséphine, dont le goût immodéré pour les bijoux s’illustre dans des parures d’apparat de perles et de pierres provenant souvent des Diamants de la Couronne ; et l’Impératrice Marie-Louise, à l’origine de l’âge d’or du bijou néoclassique. Sous le règne de Napoléon III et Eugénie au Second Empire, la Maison connaît un grand succès dans les Expositions universelles, événements internationaux qui l’ouvrent au monde.
À la chute de l’Empire en 1815, Nitot confie la destinée de la Maison à son chef d’atelier, Jean-Baptiste Fossin, secondé par son fils, Jules. Nommés « joaillier des Enfants de France » sous le règne du roi Charles X, les Fossin sont les fournisseurs officiels de la Cour française jusqu’à la fin de la monarchie en 1848. Leurs créations joaillières, inspirées par un nouveau courant artistique, le Romantisme, pour lequel la nature est un miroir des sentiments et des tourments de l’âme, témoignent d’une observation précise et sensible de la beauté des fleurs, des fruits et des feuillages. Ce triomphe du végétal, décliné à l’infini, perdure sous le régime de Napoléon III.
L’expression de l’amour est l’un des fils conducteurs de la créativité de Chaumet depuis ses origines. De la déclaration au mariage, les bijoux signent l’engagement. Intimes, personnels, ils marquent les grands évènements d’une vie. Depuis l’Impératrice Joséphine qui la première commanda à Nitot des bracelets usant du langage des pierres précieuses, Chaumet a inventé un monde de symboles pour dire l’attachement et l’affection, le désir et la passion. Premier de ces symboles, le ruban, qui se décline du nœud au lien, et qui, métaphoriquement, devient le fil d’une histoire qui se tisse dans le temps et nous projette vers le futur.
Fasciné depuis toujours par le spectacle de la nature, Chaumet n’a eu de cesse de la transformer en joyaux. L’observation attentive d’une flore et d’une faune modestes et sauvages dépasse celle des jardins pour s’évader dans les champs et les sous-bois, s’égarer au bord des rivières et des étangs, allant jusqu’à apprivoiser la grâce des herbes folles. Feuillages et branchages, fleurs en boutons ou épanouies, fruits naissants ou à maturité, se mêlent aux papillons, libellules et abeilles, aux reptiles et aux oiseaux, pour composer un répertoire poétique singulier et vivant.
Avec Chaumet, l’art du diadème atteint son apogée. Hérité de l’antiquité, il est remis au goût du jour par l’Impératrice Joséphine sous le Premier Empire pour traduire la grandeur du pouvoir napoléonien. Depuis, nul autre joaillier n’a créé autant de modèles de bijoux de tête, 3500 diadèmes, bandeaux et aigrettes. Grand incontournable de la représentation mondaine, le diadème révèle le rang de celle qui le porte. Objet phare du mariage dans les familles aristocratiques au 19ème siècle, il devient à la Belle Époque l’expression souveraine de la réussite et de la fortune. Le mouvement de libération des femmes a transformé cet accessoire, qui se fait plus léger. L’incomparable rayonnement qu’offre le diadème à la beauté des femmes lui a permis de conserver leur faveur jusqu’à aujourd’hui.
Les Expositions universelles encouragent l’engouement pour la « chinoiserie », production en Occident d’objets inspirés par l’Extrême-Orient. Chaumet décline l’exotisme oriental dans ses créations, services d’orfèvrerie, puis bijoux Art déco dans les années 1920. Regard croisé entre la Chine et la France autour des arts joailliers, cette section centrale est un face-à-face de 22 bijoux des collections du Musée du Palais et 22 créations de Chaumet.